Voici les deux premiers livres en compétition.
Ce mois-ci :
"Les 1001 vies de Billy Milligan"
de Daniel Keyes
Et
"Tattoo girl"
de Brooke Stevens
Deux polars dont l'action ce situe aux états unis dans l'Ohio.
Le premier, l'histoire d'un homme à personnalité multiple, accusé de meurtres. Tour à tour Londonien raffiné et cultivé, Yougoslave brutal ,expert en armes à feu et bien d'autre encore. En tout, vingt-quatre personnalités.
Le second est une course-poursuite dans l'Amérique profonde, une histoire de possession envoûtante et lumineuse où se mêlent pureté et perversion, bien et mal.
Hiver 1957-1958, au Nebraska. Caril Ann, une adolescente se laisse emporter par le tourbillon de violence où l’entraîne son petit ami, jusqu’à participer à l’une des plus célèbres tueries de l’histoire américaine. Il sera exécuté. Elle, emprisonnée. Mais l'histoire ne s’arrête pas là. Cinq ans plus tard, on retrouve une autre jeune fille, Bouchon, qui guette avec passion son jeune voisin dont les parents ont été abattus lors du massacre. Trois décennies plus loin, c’est un antiquaire qui se réveille obsédé par le rêve d'une tache de sang qui s'élargit lentement sur son col de chemise. Trois histoires, trois époques. Un seul fil à nouer. Et la même question en boucle : à quoi tient une existence ?
Ce roman nous plonge dans un fait divers sanglants qui n'est pas sans rapport avec la vie de son auteure, puisque ceux sont les grands parents de LIZA WARD qui ont été assassinés par les deux principaux protagonistes de l'histoire. C'est bien là le fil conducteur.
Une fois la première centaine de pages un peu déconcertante passée - les trois histoires se passent à trois époques différentes et s'entrecroisent, la multiplicité de personnages peuvent très vite nous de connecter de l'histoire - LIZA WARD nous livre un « récit » plein d'émotions tout en dignité sans colère. L'atmosphère y est pesante, le Nebraska froid et morne nous laisse un sentiment de lenteur dans le déroulement de l'histoire. Son écriture simple sans fioriture laisse à chacun le choix de ses émotions .Au bout du compte je ne sais pas si ce livre m'a plu ou déplus tant il reste une impression de malaise à la fin de l'histoire.
Ce livre paru dans sa première édition sous le titre « à bout de fuite » a inspiré le film d’Oliver Stone « Tueurs Nés ».
Une jeune femme sans histoire est arrêtée par erreur avec des immigrés clandestins. Au lieu de protester, mi-fascinée, mi-voyeuse, elle endosse l'identité d'une Roumaine sans-papiers et devient la prisonnière involontaire d'un centre de rétention administrative de la région parisienne. Elle découvre alors un autre monde : tour de Babel des langues, machine bureaucratique, attente effrayée de la décision du juge : libération ou renvoi au pays. Roman coup de poing, à mi-chemin entre l'indignation et de la lettre d'amour aux siens, qui tourne autour d'une question obsédante : quel prix faut-il payer pour avoir la certitude d'une terre à soi ?
Ce livre n'est pas arrivé par hasard dans ma PAL, mon aîné ayant participé l'an passé avec sa classe au prix littéraire des lycéens de Bourgogne. J'ai donc récupéré quelques ouvrages de la sélection. Ce roman-enquête ce déroule prêt de mon lieu de travail, le « camp » comme certains le nomment, à cause de ses barbelés, ses miradors, ses projecteurs, un centre de rétention proche des taxiways de Roissy. Karine Tuil nous entraîne dans la spirale administrative et carcérale des reconduits à la frontière, des images choc qui font mal. Elle ne nous épargne rien, des conditions de détentions, des rivalités intercommunautaires, des embarquements de force en passant par petites combines qui permettent de rallonger le séjour dans le centre et peut-être être remis en liberté, sans papier. Un témoignage émouvant, un récit poignant où nous croisons des femmes et des hommes en quêtent de liberté au pays des droits de l'homme. Sans excès, mais avec force Karine Tuil nous décrit le seul centre de détention qu'elle fut autorisée à visiter, le plus moderne selon les autorités.
« Un jour de 1937, dans une bourgade perdue du fin fond de l'Amazonie, trois hommes au bout du rouleau : Kerloff, l'aventurier russe qui a tout raté, Vernaud, le vieux médecin, hanté par une lâcheté commise autrefois, Maugin, enfin, qui cherche à retrouver la confiance de l'homme qu'il a trahi.
Ils ne se connaissent pas mais le destin les conduit tous trois à bord d'une mauvaise barcasse, la Vaya con Dios, sur un fleuve inconnu. Ils ont accepté une mission banale dans cette jungle : transporter un chargement d'or….. Un grand roman d'aventures »
Ces quelques phrases en quatrième de couverture mon remémoré « les sept cités de cybola de Leonard Clark » le grand roman d'aventure de mon adolescence. Trois hommes, usés par leurs vies, au bout du rouleau se retrouvent piégés sur la vayacondios, une lancha affrétée par Bandera propriétaire minier. Le transport de la cargaison d'or qui devait être une promenade va très vite se transformer en épreuve de survit sur un fleuve qu'il leur est inconnu. Cette aventure est en partie un huis clos où trois hommes au lourd passé de vies ratées, de trahisons et lâchetés. Ils vont prendre conscience de ce qu'a été leurs passés et cette aventure va donner à ces trois hommes les moyens de racheter leurs fautes terribles en allant jusqu'au sacrifice. « Nous sauver en les sauvant »
Un petit roman d'aventure où la dimension psychologique va prendre une part très importante et laissant parfois place à de bien belles images « Tamisée par les nuages, la lumière du jour teintait d'aluminium les eaux du fleuve où se reflétaient en ondes mouvantes les verts camaïeux de la forêt vierge »
Écrivain, aviateur et marin, Patrice Franceschi est l'auteur d'une vingtaine de livres : romans, poésies, essais, récits d'aventures, albums. La Dernière Manche est son troisième roman, paru initialement chez Ramsay en 1997 sous le titre Tout l'or du fleuve. Il est actuellement capitaine du trois-mâts d'exploration La Boudeuse
LA TABLE RONDE - La petite vermillonn° 307 Parution le : 09/10/08 - 8,5 € ISBN : 9782710330684
C’est un mot barbare qui effarouche tous ceux qui n’en possèdent pas la définition. On reconnaît bien la racine « chronos », le temps mais ce « U » ? Il signifie « non », « ce qui n’existe pas ». Comme Utopie, lieu qui est nulle part, Ukronie est un temps imaginaire, un autre histoire que celle que nous connaissons. C’est ainsi qu’Alain Grousset, nous présente cette collection. Alors, imaginez un peu, 1882, les royalistes ont renversé le gouvernement Gambetta et Philippe d'Orléans est sur le trône .... Notre histoire de France, du monde prend un chemin parallèle à celui que nous connaissons. Pierre Bordage, nous raconte son histoire à travers les yeux de deux adolescents.
Jean, un cou noir, du petit peuple, qui n'a aucun droit, corvéable à merci, il apprend à lire clandestinement ; Clara, noble, fille de l'Argentier du Roi dont l'avenir est tout tracé « épouser de grès ou de force un homme de bonne lignée ». Lui partant en camps de redressement ; Elle enlevée et séquestrée, l'histoire les fera se rencontrer, se séparer et ils n'auront de cesse que de chercher à se retrouver. Si l'intrigue manque un peu de punch, il n'en reste pas moins que de grands thèmes, qui effleurent à peine l'esprit de nos jeunes ados sont abordés, l'éducation, l'égalité hommes femmes, « les filles sont mariées à l'homme qu'on leur a choisie », « ce sont les hommes qui possèdent et gouvernent », le travail du dimanche, la crisse pétrolière « le califat a fermé les vannes », le terrorisme, l'exclusion et bien sûr Internet .... Ces deux jeunes grandissent, s'interrogent sur leur avenir et s'impliquent dans ce qui, bien souvent dans ce monde est le seul recours pour les peuples « la révolte » Même s'il manque parfois d'émotion voici un livre à mettre entre toutes les mains au moins pour les interrogations et discutions qu'il peut susciter...