Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Ce plonger dans ce journal, ce carnet de bord est pour le moins dépaysant et parfois déconcertant. Accompagner cette homme qui fait le choix de s'isoler, de se plonger dans une sorte de méditation, d'introspection. Seul... Dans sa cabane de 9m2... Seul... Devant cette étendue blanche et glacée, avec pour seuls compagnons des litres de Vodka et des dizaines livres classiques et contemporains. Plus tard quelques errants locaux l'accompagneront, deux chiens puis les ours. Seul ... Oui, occuper les longues heures, en lisant, réfléchissant sur sa condition, sur notre société, pratiquant la pêche, partant randonner ou observant le va et vient de quelques mésanges affamées.
Une retraite volontaire pour apprendre à se connaitre, à reconsidérer le temps qui passe, à s’écouter, à contempler.
J’ai apprécié le témoignage de cet homme parfois sensible et poétique mais surtout observateur et contemplateur de la nature qui l'entoure, mais aussi de notre société.
Alors on peut se poser la question, du véritable intérêt de cet isolement, mais à quoi bon... Chacun d'entre nous à un moment nos vies faisons des choix, par envie, par intérêt, par narcissisme ou par vanité... Des choix qui comme autant de guides nous ont fait grandir et que nous pourrions aussi conter.
Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson chez Folio 7.70€