vendredi 3 octobre 2008

Le Passé devant soi

Gilbert Gatore

Isaro, enfant d'Afrique adoptée en France, est une étudiante belle comme le jour qui voit son insouciance se fêler le jour où les nouvelles terrifiantes de son pays d'origine se mettent à tonner trop fort. Niko est un simple d'esprit au corps aussi harmonieux que sa dentition est monstrueuse. Depuis la fin de la guerre civile qui a ravagé son village, il vit caché dans la grotte peuplée de grands singes qui surplombe le lac. L'une voudrait comprendre ce que l'autre souhaiterait seulement oublier... Deux personnages fragiles, facettes d'une même médaille, font vibrer ce magnifique premier roman : la victime et le bourreau, confrontés chacun à la question de la rédemption et de la renaissance. L'écriture, éblouissante, épouse les contours de rêves aux couleurs aussi violentes que sensuelles et de contes ancestraux où des hirondelles trop fières d'elles paient du prix de leur vie les défis qu'elles lancent à de malheureux crapauds.

Le Passé devant soi, à la fois récit et roman sombre sur la nature humaine. Gilbert Gatore nous raconte la vie de deux personnages, Isaro et Niko dit « Niko-le-singe », l'une à la recherche de ses racines après avoir été adopté par un couple de français, l'autre brimé, maltraité, muet et laid, tente de faire sa place et face au dilemme "mourir, ou bien tuer", Il choisira de tuer les siens. En devenant bourreau il a acquît le respect des autres. Elle part, sur sa terre d'origine. Elle veut comprendre « mission de mémoire ».
A chacun son fardeau, le poids des massacres pour l'un, le poids de la survie pour l'autre et nous observateurs de cette page d'histoire.

Livre lu dans le cadre du prix carrefour du premier roman 2008.

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