jeudi 30 avril 2009

Le maître et le violoncelle d’Anne H.Tallec.

Thomas, luthier de réputation internationale, revient dans la région de ses ancêtres à Mirecourt" ville dont J.b Vuillaume est originaire ". Sa seule obsession est la poursuite de la perfection et la possession des bois anciens de son grand-père, son ultime désir créer le violoncelle de la perfection, le violoncelle descendant des grands, alliant les secrets des Stradivari et Amati, alliant les opposés féminins, masculins.
Mais Thomas qui pourtant aime les plaisirs de la vie, est un homme tourmenté, obsédé par un secret, que son presque frère pourrait connaître. Il est mal dans sa tête, torturé par ce désir de perfection. D’excès en excès, mutilé des deux mains suite à un incendie, il ira jusqu’à devenir geôlier et former de force celui qui accomplira sa tâche par procuration.
Ce livre drame psychologique, quête du graal, est une composition surprenante. L’auteure nous emmène en permanence là où on l'attend pas, ce livre qui aurait à la lecture de la quatrième de couverture ravis j’en suis sûr les passionnés d'instruments à corde, risque d’en déconcerter quelques 'un. Mais dans son écriture simple on sent aussi la volonté partager avec les lecteurs l’histoire de la lutherie, comme le maitre le fait avec son apprenti.

Une phrase, parce que je l’aime bien, évoquant les enfants de Stradivari qui n’ont pas su perpétuer le génie de leur père « ainsi, la mémoire se perd, et le savoir meurt. La rentabilité tue le génie. »

Jean-Baptiste Vuillaume (1798-1875), qui est au centre de ce roman a fabriqué en 1863 deux violons, un alto et un violoncelle dans un même bois, en caressant l'espoir qu'ils soient joués uniquement ensemble. Les "Evangélistes" St Jean, le premier violon. St Marc, le second violon. St Mathieu, l'alto. St Luc, le violoncelle.
La "Swiss Global Artistic Fondation" les a enfin réuni, C'est ainsi que le Quatuor Modigliani s'est vu prêter ce fameux Quatuor des Evangélistes. Leurs prochaines prestations a lieu à Paris les 29 et 30 avril à l'Auditorium du Louvre.




vendredi 24 avril 2009

Monestarium d'Andrea H. Japp.

Monestarium…………
Voici donc le second policier, thriller ou polar historique de la sélection d'avril, autant le dire tout de suite, il fallait être motivé pour aller au bout ! Dès le départ le livre semblait bien s’engager, nous étions en 1288 à Al iskandarîyah [1] presque dans une atmosphère - de guerre sainte où chevaliers du temple et hospitaliers commençaient à entretenir le mystère - .
Un marchand récupère la lourde besace d’un voyageur agonisant, atteint de la fièvre des marais [2]. II est égorgé alors qu’il tente de vendre le sac à un intermédiaire.18 ans plus tard nous nous retrouvons dans abbaye de femmes des Clairets où les intrigues, coups bas, pièges, rumeurs, vont se succéder tout comme les personnages pas moins de 19 (et pas un personnage attachant qui pourrait donner l’envie d’aller au bout).
Nous nous retrouvons finalement dans un imbroglio manquant de rythme, très détaillé certes, très bien documenté, mais en utilisant un vocabulaire de l’époque, on se retrouve très vite avec parfois quatre notes presque aussi longues que le texte, en bas de pages, des renvois vers le glossaire en fin de roman, sans compter la brève annexe historique. De quoi perdre espoir …. Au bout du compte on en oubliera presque la quête d'une mystérieuse besace.
Vous l'aurez compris l'univers clos qu'est l'abbaye de femmes des Clairets ne m'aura pas tenu en haleine.
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Monestarium n'est pas à mon gout le « thriller historique haletant » tel qu' indiqué en 4ème de couverture .
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[1] Alexandrie.
[2] Malaria, connue depuis l’antiquité. On trouve ses premières descriptions et son lien avec les marécages sur des papyrus égyptiens datant de 200 avant jésus -christ
Mdr....
Livre de poche . 6.95€
ISBN : 9782253122951
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A voir ! les avis de : Stemilou ;Valunivers ; Karine ; Aline ;

jeudi 23 avril 2009

Prix des lecteurs du Livre de Poche 2009 Sélection polar mai

Deux Femmes de Martina COLE


Mal aimée par sa mère, violée par son père et brutalisée par son homme le jour même de son mariage, Sue Dalston, dans un acte déspéré, a fait éclater le crâne de son mari à coups de marteau.
Le danger et la violence sont les ingrédients de base de ce roman qui nous emmène Dans l'East End, banlieue déprimée du sud-est de Londres
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Le Roi des mensonges de John HART
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Une histoire de famille très lourde, avec la mort de la mère et les différentes tentatives de suicide de la sœur. Afin de protéger sa sœur, Work tente de faire disparaître l’arme du crime et se retrouve accusé du meurtre, tous les ingrédients sont là pour un thriller psychologique

mercredi 22 avril 2009

L’avant dernière chance de Caroline Vermalle.

C’est Adèle jeune assistante sur le tournage d’un téléfilm à Londres, "la Maison biscornue" d’Agatha Christie qui se remémore les événements du mois passé.
Georges profite de l'absence de sa fille - partie au Pérou - pour réaliser un vieux projet avec son voisin Charles : faire le tour de France en voiture. Nous suivons dans leur périple, les deux octogénaires un peu cabossés par le temps. Adèle la petite fille de George - chargée de vérifier que tout ce passe bien - apprend, malgré les subterfuges d’adolescent, que son grand-père est sur les routes de France. Va s’en suivre un dialogue, un échange quotidien par SMS - pour partager les bons moments de ce voyage " comme des cartes- postales " - entre ces deux êtres qui finalement ne se connaissent pas commence.
"Dans les fêtes de famille, il vaut mieux partir alors qu'on s'amuse, on en garde les plus beaux souvenirs "La force de ce roman, c’est qu’il est écrit en toute simplicité, avec tendresse. Cela, en fait un roman agréable, qui accroche le lecteur par ses rebondissements et sa tendresse. C’est un bon moment de détente qui met en avant les rapports intergénérationnels. Oui ! On referme le livre tout de même la gorge serrée, il met en avant ces rapports familiaux ...Ceux que nous avons probablement raté.
Calmann-Lévy - 8.90€
ISBN :9782702139998

Prix Nouveau Talent de la Fondation Bouygues Telecom – Metro 2009.

A voir ! les avis de : Lou ; Saxaoul ; Sylire ; Sophie ;Keisha; Theoma ;

dimanche 12 avril 2009

Une petite pause !!

Les naufragés de l'île Tromelin d’Irène Frain

Quand Keisha a fait échouer ce livre dans l’Yonne, j’avais encore en tête les récits des étonnants voyageurs de Claude Villers. J’étais donc impatient de lire ce docu-roman j'abandonne PAL et autre bricolage pour me plonger dans le livre. .
Un minuscule bloc perdu dans l'océan Indien. Cerné par les déferlantes, harcelé par les ouragans. C'est là qu'échouent, en 1761, les rescapés du naufrage de L'Utile, un navire français qui transportait une cargaison clandestine d'esclaves. Les Blancs de l'équipage et les Noirs de la cale vont devoir cohabiter, trouver de l'eau, de la nourriture, de quoi faire un feu, survivre. Ensemble, ils construisent un bateau pour s'enfuir. Faute de place, on n'embarque pas les esclaves, mais on jure solennellement de revenir les chercher. Quinze ans plus tard, on retrouvera huit survivants : sept femmes et un bébé. Que s'est-il passé sur l'île ? À quel point cette histoire a-t-elle ébranlé les consciences ? Ému et révolté par ce drame, Condorcet entreprendra son combat pour l'abolition de l'esclavage.
J'étais vraiment emballé par cette histoire de naufrage, récits historiques, épisode peu glorieux. Mais j'ai très vite été déconcerté par l'écriture, cette manière d'énumérer les faits, de présenter les points de vues, ce manque d'émotion et le long descriptif de l'ile pourrait en décourager plus d'un ! Mais le sujet de ce roman est captivant et il mérite que l'on s'y attarde, si le cœur du sujet est ce naufrage et la construction du bateau « La Providence » pour quitter l'ile, c'est l'aventure humaine qui prédomine. Le vrai sujet qui à mon sens aurait mérité plus de développement est celui de l'abandon de ces hommes , femmes et enfants, de l'esclavage et la lutte pour son l'abolition ... Il est vrai que l'exercice était difficile, porter à la connaissance des lecteurs une histoire dont-on a très peu d'archives, connu des seuls initiés historiens ou archéologues marins, est en somme très compliqué, il aura fallu de toute la détermination d'un homme Max Guérout et une rencontre pour en avoir connaissance .
Parmi les archives voici un extrait d’un des deux documents cité dans les livres.

M Delafargue Capne de la flutte l’Utile
de la Compagnie des Indes, m’a déclaré qu’il etoit
parti de foulpointe le 22 juillet der pour l’Isle
de france que la nuit du 31 juillet au per aoust à
10 heures du soir d’un beautems le vent au Sud et
S.S.E. faisant route à l’Est ¼ S.E. et avoit
echoué son vaisseau sur les rescifs de l’Isle de Sable
Situé sur la Carte du dépost de la marine de 1740
par 13 degrés 30 minuttes de latitude Sud et
par la longitude orientale du méridien de Paris
de 33 degrés 12 minuttes, Sans voir la terre, que
dans fort
peu de tems le second Pont et la Chaloupe
qui etoit dessus Setoit enfoncée sans avoir eu
le tems de la mettre à la mer et le Vau brisé, que
l’équipage Setoit tenu sur les cotés du Vau jusqu’au
jour quils se sont sauvés sur cette isle sur les
débris qui leur servoient de Pont, au nombre de
122 hommes blancs et environ 60 noirs que le S.
Olivier offer de coste passager Setoit noyé avec
17 hommes de l’équipage, et un noir taneur de
la Compie.
Le Capne et son second m’ont raporté que cette
Isle etoit
toute de sable et faux corail…

Service historique de la Défense – Département Marine à Lorient - 1 P 297, liasse 14, pièce 85
Transcription réalisée par Jean-Yves Le Lan

TROMELIN « L’utile – Esclaves oubliés » c’est aussi une mission archéologique dont voici le dossier.

Michel Laffon . 20€

ISBN :978-2749909905








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mercredi 8 avril 2009

Souper mortel aux étuves de Michèle Barrière

Paris, 6 janvier 1393. Messire Jehan est retrouvé la gorge tranchée dans des étuves mal famées de la rue Tirechappe. Constance n'a alors qu'une seule idée : venger son mari. Elle se fait embaucher comme cuisinière par Isabelle la Maquerelle - la patronne des étuves. Elle doit affronter l'irascible Guillaume, - cuisinier à la cour du roi -, qui arrondit ses fins de mois aux étuves. Leurs joutes culinaires deviennent vite l'attraction majeure du quartier de la Grande Boucherie.
Malgré les embûches, Constance mène l'enquête.
C'est à Bruges, sur la piste des assassins de son mari, qu'elle rencontrera l'amour ! Mais pourra-t-elle échapper au piège mortel qui lui est tendu et confondre ses ennemis ?
Pas vraiment un policier, Pas un thriller, ce roman noir gastronomique ce déroule à Paris au Moyen Age.
Autant le dire tout de suite l’intrigue, une sombre histoire de fausses monnaies, n’est que le prétexte pour nous faire découvrir la gastronomie du moyen âge. L’intrigue, très vite on oubliée, on se concentre sur Ce Paris du moyen âge mal connu, avec ses étaux de bouchers, les chasse- marée qui ont le monopole de la vente du poisson, les halles et bien sûr les étuves, lieux de tous les plaisirs.
Une fois l’intrigue présentée, pendant de longs chapitres Michèle Barrière met nos papilles en émois à coups de flans siennois, de tartes bourdonnaises, d’agneau au sel menu et autre lait lardé. Elle nous plonge dans de fabuleux duels "les joutes culinaires", Constance et guillaume qui n’auront de cesse de nous allécher avec leurs mets de plus en plus travaillés
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Et l’intrigue me direz –vous !

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À quelques chapitres de la fin nous partons pour Bruges La Somptueuse, ville de tous les commerces, éternel rivale de Venise, cette ville qui révélera à Constance son amour pour Guillaume et le plaisir charnelle , Bruges où ils pourront dénouer les fils de cette affaire.
Je me suis régalé de ce livre que je classerai plutôt dans le genre « gastro-litteraire » s'il existe ! Quant à l’aspect policier noir, il s’est noyé dans les étuves ……
Dommage ça commençait très bien !
Il reste l’excellent recueil de recettes de quoi organiser une orgie ……… gastronomique !

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Mais à l'heure du choix….

Livre de poche : 6.50€
ISBN : 9782253125150
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A voir ! les avis de :
Valunivers ; Aline ;

vendredi 3 avril 2009

Disparaître d'Olivier et Patrick Poivre d'Arvor

1935, sud de l'Angleterre.
Un homme va mourir, victime d'un grave accident de moto. Dans le coma qui le gagne, lui reviennent des souvenirs d'enfance, de manque d'amour, d'exils, de fugues. A-t-il cherché à disparaître ? La lumière qui l'enveloppa durant trois années de sa vie fut glorieuse mais trop aveuglante. Depuis, ce héros malgré lui n'a cessé de fuir. Poursuivi par la presse et les services secrets, rongé par le besoin de s'effacer, de se détruire, il n'a jamais vraiment su qui il était, ni même comment il se nommait. Seuls ces déserts d'Orient qu'il a tant aimés sauront l'apaiser. Du moins, l'espère-t-il. Son frère va l'y aider, de la plus incroyable façon. Deux femmes, qui rôdent autour de lui comme deux remords, seront là, elles aussi, jusqu'au dernier moment. Au pays des mystères, une légende se construit. Celle d'un solitaire, l'un des plus grands héros des temps modernes.
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Les frères Poivre d'Arvor proposent ici de vivre des derniers jours de Lawrence d'Arabie de son vrai nom Thomas Edward Lawrence. Dans le coma, plusieurs voies nous racontent l'histoire de cet homme, héros ou imposteur. À travers ce roman les frères d'Arvor nous livrent leur version du personnage et probablement la plus complexe, celle du jeune archéologue parti au Liban devenant espion. Celui qui, à la tête de la révolte va aider le peuple arabe à se libérer de l'Empire ottoman...
Al Aurens, le roi sans couronne, libérateur.
Comment, après que Lowell Thomas est construit cette légende, lui l'auteur des sept piliers de la sagesse cherchera par tous les moyens à retourner dans l'ombre en changeant de nom et s'engageant comme soldat de deuxième classe dans la Royal Air Force. Ils nous font vivre sa lente agonie durant sept jours et sept nuits et nous livrent leur théorie de l'accident de moto qui tua Lawrence.
Avec Disparaître, Patrick et Olivier Poivre d’Arvor nous apportent leurs propres réponses. De manière originale ils nous plongent avec plaisir et émotions dans les derniers instants ce personnage extraordinaire!
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"J'ai raté ma sortie.
Raté. Bel et bien. Je parle encore. Je parle mais personne ce matin ne m'entend plus, pas même toi, Arnold. Accident de moto. Moi le héros nerveux et tourmenté, me voilà presque béat. Inconscient. Ankylosé cervical, abruti neurologique. Raide allongé sur la chaussée en ce rayonnant lundi de mai. Blessé à mort, ou presque, baignant dans mon jus écarlate. J'ai ainsi passé toute ma vie à me manquer."
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Lawrence, écrivain, homme hors du commun, phénomène de foire ou héros, diplomate ou stratège Depuis 1918, prêt de 120 livres auront été écrit pour chercher à percer le mystère; Aujourd'hui encore le doute subsiste sur beaucoup de ses exploits et implications qui - et la c'est une certitude - ont bouleversé la carte politique du moyen orient.
Il nous aura laissé tout de même un extraordinaire livre de chevet " les sept piliers de la sagesse".