mardi 11 octobre 2016

Pays-Bas - Les pieds sur terre de Gerald de Hemptinne


Parce que pour connaître les peuples, il faut d’abord les comprendre. 
Ce pourrait être une formule, mais c’est tout un programme. Ce petit guide qui tient dans la poche a pour autre ambition que de donner de bonnes adresses ou de cheminer à travers les villes. Mais il s’agit bien là de découvrir l'âme des peuples, d’où le titre de la collection. 
En cheminant à travers l’histoire, à travers le pays l’auteur, nous aide appréhender ce peuple qui veille sur ses polders. 
Protégés de la mer du Nord par un rempart de dunes et de digues, les Néerlandais mènent une Lutte acharnée contre les eaux, forgeant ainsi l’âme d’un peuple. 
Les Néerlandais, réputés économes ne sont pas avares de leur pays. Alors pour comprendre les Polders, découvrir Maastricht la bourguignonne, Urk l’austère et généreuse ou savoir pourquoi ce surnom de Bataves. Il ne faut pas hésiter à se plonger dans ce petit livre tout en finesse. Loin d’être monotone ce petit périple en terre Néerlandaise, nous permet de mieux comprendre pourquoi le commerce est presque inscrit dans leur ADN au même titre que la tradition picturale et les grandes migrations. 

"Au fil de ce voyage, c'est un pays fait de paradoxes et de surprises qui apparaît, qui n'échappe pas aux tourments identitaires et quêtes de valeurs contemporaines."

Pays-Bas - Les pieds sur terre de Gerald de Hemptinne 

Merci  Lecteur.com

dimanche 25 septembre 2016

Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson


Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité. 


Ce plonger dans ce journal, ce carnet de bord est pour le moins dépaysant et parfois déconcertant.  Accompagner cette homme qui fait le choix de s'isoler, de se plonger dans une sorte de méditation, d'introspection. Seul... Dans sa cabane de 9m2... Seul... Devant cette étendue blanche et glacée, avec pour seuls compagnons des litres de Vodka et des dizaines livres classiques et contemporains. Plus tard quelques errants locaux l'accompagneront, deux chiens puis les ours. Seul ... Oui, occuper les longues heures, en lisant, réfléchissant sur sa condition, sur notre société,  pratiquant la pêche,  partant  randonner ou  observant le va et vient de quelques mésanges affamées.
Une retraite volontaire pour apprendre à se connaitre, à reconsidérer le temps qui passe, à s’écouter, à contempler. 
J’ai apprécié le témoignage de cet homme parfois sensible et poétique mais surtout observateur et contemplateur de la nature qui l'entoure, mais aussi de notre société.    
Alors on peut se poser la question, du véritable intérêt de cet isolement, mais à quoi bon... Chacun d'entre nous à un moment nos vies faisons des choix, par envie, par intérêt, par narcissisme ou par vanité... Des choix qui comme autant de guides nous ont fait grandir et que nous pourrions aussi conter. 


Merci à Lecteur.com
   

Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson chez Folio 7.70€

dimanche 11 septembre 2016

Hommage à Jim Harrison au Festival América



"Big Jim" était à l'honneur vendredi soir au Festival América à Vincennes. Décédé samedi 26 mars 2016 à l'âge de 78 ans, Jim Harison aura marqué les lecteurs notamment avec Talva, Légende d’automne et bien d’autres encore. Il a beaucoup écrit sur sa région natale du Michigan ou sur l’Arizona. Un homme éveillé et émerveillé qui  avait le gout pour la bonne chair et le bon vin.


La soirée commence alors par quelques extraits du futur documentaire que lui consacre François Busnel . Déjà, une certaine émotion s’empare de la salle.

Place aux invités, Francois Busnel , Brice Matthieussent le traducteur, Patrice Hoffmann éditeur , et deux autres géants de la littérature Américaine, Dan O’Brien et Jim Fergus. Et animé par julien Bisson du Magazine Lire . 

"Il est unique", "Amoureux de la nature", "Il avait la capacité à faire ce qu'il voulait", "douceur, gentillesse, générosité" les qualificatifs n'ont pas manqué pour parler de l'homme et de l'œuvre de celui qui ne voulait pas céder à l'illusion de l'autobiographie, "jeu littéraire drolatique".

Dan O'Brien ne manquant pas, à la manière de Jim de poser quelque verres sur la table et d'ouvrir une bouteille de Jameson, indispensable avant toutes bonnes conversations.
Autre joli moment quand Jim Fergus offrit à Francois Busnel, la canne-serpent indienne de Jim Harrison " Désormais je suis protégé " dit-il en recevant le présent  .
 
Il y a eu des rires, de l'émotion et des applaudissements. Une belle soirée consacrée à celui qui souhaitait avoir comme épitaphe " Il a rempli sa tache...". 

En conclusion de la soirée la projection de Légende d'automne.

Sans oublier la sympathique rencontre surprise avec Elsa de les carnets d'une runneuse
Son dernier roman :
Le vieux saltimbanque paru le 6 septembre chez Flammarion 15€


mardi 6 septembre 2016

[Retour] sur le ForumFnacLivres ( 1 ) ou En attendant Bojangles


Samedi matin rendez vous était donné au Carreau du temple pour le ForumFnacLivres

Il est des salons où l'on paie pour entrer, où l’on se bouscule dans les allées, où l’on passe des heures à espérer parler à son auteur préféré.
Et il en est d’autres, où déjà dans la rue on te sourit et t’indique l’entrée, où on t’accueille en te remercient d’être venu, quel que soit le nombre de livres qui t’accompagnent.
Le second accueil encore plus chaleureux, des bises, des poignées de main à des pseudos dont tu découvres les visages @leilonaa de Bricabook - @lirreguliere de Les chroniques culturelles - @alombredunoyer de A l’ombre du noyer, @nimentrix de Nimentrix
Après les présentations, petit tour de salon, déjà sur le forum Philippe Geluck parle du Chat, la verrière ensoleillée envahie de papillon de papier et des murs de post-it pour partager ses coups de cœur, des étagères envahies de livres .
Le moment de monter dans le bus des années 30 est venu, partir et sillonner les rues de paris en compagnie d’Olivier Bourdeaut. Dès le démarrage du vieux bus on aurait pu citer le livre « ça grondait, ça clapait, ça crépitait, ça s’effilochait doucement avant de repartir de plus belle ».
Quelques rues plus loin, comment est né le projet d’écriture et quelques tranches de vie, les difficultés à trouver sa place, les échecs, les angoisses, la confiance en soi. Et c’est Notre dame que voila, Mademoiselle Superfétatoire fait son apparition dans la conversation. Le Panthéon en compagnie de Mister Bojangles, une fois sur les quai de Seine on apprend pourquoi Margueritte changera de prénom à chaque jour de la semaine.
Une heure plus tard, quelques salves de questions et "des mensonges à l’endroit à l'envers" la balade est terminée, on se salue, se photographie, se sourit , se remercie. On s’échange quelques mots… On se revoit toute l’heure, si vous le souhaitez.

 Photos @captainejoyce
Deux heures plus tard en tête à tête, on reparle de la balade en bus, de nos regards portés sur nos vies, des difficultés à apprécier ce que l’on fait et d’y porter un juste regard. Un moment en toute simplicité, on se serre la main et « J’espère que vous allez continuer à lire, à rire et danser avec Mr. Bojangles »

La suite de cette belle journée prochainement …

"Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur "Mr. Bojangles" de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement...."


En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut aux Éditions Finitude15,5 €

lundi 29 août 2016

Mes amis devenus de Jean-Claude MOURLEVAT


Qu’avons nous fait de nos rêves ?
Que sont nos amis et nos amours devenus ?
Ouessant.
Accoudé à l’embarcadère, un homme scrute la ligne d’horizon.
Dans quelques instants, le ferry va se dessiner dans le lointain et lui apporter ses quatre amis. Le premier est comme son frère, mais il n’a pas revu les trois autres depuis quarante ans.
Le vent fouette son visage ; les mouettes crient ; le jour décline.
Lours’ est-il toujours une force de la nature ? Luce est-elle toujours aussi folle ? Mara ressemble-t-elle encore à celle qui l’avait ensorcelé, autrefois?
Et lui-même, comment sera-t-il à leurs yeux ?

Le nom de cet auteur m'était inconnu jusqu'à ce qu' Elsa des carnets d'une runneuse m'en parle. Auteur de littérature jeunesse depuis plus de quinze ans, Jean-Claude Mourlevat a publié une trentaine de romans .

Ils sont cinq et ils ne se sont pas revus depuis quarante ans. Silvère l'écrivain est le premier sur l'île, il prépare la venue des amis. Patienter sur l'embarcadère de l'ile d'Ouessant en l'attente du ferry est pour lui l'occasion de se remémorer ses souvenirs d'enfance et d'adolescence. Ainsi nous faisons la connaissance de Jean l'ami de toujours, de Mara, Luce et Lours'. En attendant le ferry avec lui, nous découvrons comment cette amitié c'est forgée, comment des petits moments  de vie ont permis à chacun de graver dans leurs mémoires une trace qui résistera au temps.

"J'étais tombé ami comme on tombe amoureux. Après cela je n'ai plus jamais été seul dans ma vie et cinquante ans plus tard, c'est ce même Jean que j'attends, accoudé à une barrière métallique, sur l'embarcadère du port d'Ouessant..."

Au fil des pages et des expériences, on découvre comment la vie les a fait grandir, les a chamboulé, bouleversé, fait s'aimer. Nous passons sur cette île quelques jours avec eux, des jours ordinaires ou parfois les silences en disent long. Le temps a fait son œuvre, temps des regrets mais très vite celui des retrouvailles. Retrouvailles  se faisant l'écho d'épreuves traversées et de souvenirs partagés.
Mes amis devenus est un livre aux personnages attachants, simples et drôles. Un livre sur l'amitié, l'amour. Et qui se lit en toute simplicité, touchant il se dévore même.
Et c'est empreint d'une certaine nostalgie que pendant les poses lectures, on se remémore nos bons moments... Que l'on reconstitue notre histoire.


Mes amis devenus de Jean-Claude MOURLEVAT- Fleuve Editions -2016- 17,90€

vendredi 5 août 2016

86, année blanche de Lucile Bordes

Au printemps 1986, le monde découvre Tchernobyl. Sous le nuage radioactif qui traverse l’Europe, trois femmes se racontent. Lucie, dans le sud de la France, se demande s’il va passer la frontière et bouleverser sa vie d’adolescente. Ludmila, dans la ville ultramoderne qui jouxte la centrale, veut croire que tout est sous contrôle dans l’invincible URSS. Ioulia, à Kiev, rêve d’indépendance et de son jeune amant français. Un moment crucial pour chacune d’entre elles, un moment crucial de notre Histoire. 


Chacun d’entre nous ne se rappelle peut-être pas comment il a appris la nouvelle, quel a été sa réaction au moment de la catastrophe. 
Lucile Bordes, donne la parole à trois femmes, chacune d'entre elle a vécu cet événement avec émotion, elle nous les raconte. En leur donnant la parole, elles expriment leurs choix,  amours et sacrifices. 
Nous sommes plongés le temps de la lecture en plein cœur du drame. Ce sont trois femmes de caractère, attachantes, parfois troublantes. Nous partageons leurs moments de vie, réflexions, visions du drame. 

Lucie  15 ans, la fille du sud, amoureuse, qui construit avec son petit frère un abri antiatomique en Lego , elle attend l'arrivé du nuage et observe la descente aux enfers de son père, licencié des chantiers navals.
Ludmilla, qui regarde fascinée, de manière inconsciente  les aurores boréales provoquées par l'incendie de la centrale nucléaire, évacuée vers Moscou  elle comprendra qu'elle ne reviendra jamais. Elle accompagnera dans la mort son mari ingénieur irradié.
Ioulia, dont le mari deviendra liquidateur. Femme d'un sacrifié pour la patrie, pour la nation, par sens du devoir. 

30 ans après, ce livre mémoire est touchant, fort, aux personnages attachants et touchés au plus profond de leur chair , un livre contre l’oubli. Un roman réaliste et émouvant .     

Un livre voyageur prêté par Leiloona de Bricabook : "Un roman essentiel, un memorandum, un linceul pour ces hommes enterrés dans des cercueils de plomb."

86, année blanche de Lucile Bordes aux éditions Liana Levi 14.50€