jeudi 15 janvier 2009

Karine Tuil - Douce France

Une jeune femme sans histoire est arrêtée par erreur avec des immigrés clandestins.
Au lieu de protester, mi-fascinée, mi-voyeuse, elle endosse l'identité d'une Roumaine sans-papiers et devient la prisonnière involontaire d'un centre de rétention administrative de la région parisienne. Elle découvre alors un autre monde : tour de Babel des langues, machine bureaucratique, attente effrayée de la décision du juge : libération ou renvoi au pays. Roman coup de poing, à mi-chemin entre l'indignation et de la lettre d'amour aux siens, qui tourne autour d'une question obsédante : quel prix faut-il payer pour avoir la certitude d'une terre à soi ?

Ce livre n'est pas arrivé par hasard dans ma PAL, mon aîné ayant participé l'an passé avec sa classe au prix littéraire des lycéens de Bourgogne. J'ai donc récupéré quelques ouvrages de la sélection.
Ce roman-enquête ce déroule prêt de mon lieu de travail, le « camp » comme certains le nomment, à cause de ses barbelés, ses miradors, ses projecteurs, un centre de rétention proche des taxiways de Roissy. Karine Tuil nous entraîne dans la spirale administrative et carcérale des reconduits à la frontière, des images choc qui font mal. Elle ne nous épargne rien, des conditions de détentions, des rivalités intercommunautaires, des embarquements de force en passant par petites combines qui permettent de rallonger le séjour dans le centre et peut-être être remis en liberté, sans papier. Un témoignage émouvant, un récit poignant où nous croisons des femmes et des hommes en quêtent de liberté au pays des droits de l'homme. Sans excès, mais avec force Karine Tuil nous décrit le seul centre de détention qu'elle fut autorisée à visiter, le plus moderne selon les autorités.

5 commentaires:

  1. Quoi? barbelés, etc ? j'ai déjà vu à Roissy à la sortie de l'avion les deux files , la mienne où ça roule, et l'autre où on est déjà alpagué !

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  2. Je me souviens l'avoir noté dans ma LAL, mais il a dû passer à l'as, merci de me le remettre en mémoire !

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  3. @keisha: Les aéroports sont comme les gares, des univers bien surprenants !
    @Florinette : Nous avons tous une interminable LAL, qui augmente bien plus vite qu'elle ne diminue ;-)

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  4. waouh fiston s'est distingué en Bourgogne !pourquoi pas ce livre.
    Et tu nous lis les trois de Stieg Larsonn, bon courage !

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  5. @Thaïs: Stieg Larsonn ne me déçois vraiment pas !!

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